8 novembre 1971 • 8 novembre 2021
Track by track
Au jeu, toujours vain, du classement des plus grands titres du répertoire zeppelinien, "Black Dog" peut raisonnablement prétendre emporter, de peu mais catégoriquement, la toute première place. La concurrence est, certes, rude, des fresques augustes "Kashmir" ou "Achilles Last Stand" aux obus "Communication Breakdown" ou "Immigrant Song"...
"Une combustion spontanée" selon Page. "Pas un truc intellectuel", explicite Plant, comme pour prévenir un malentendu qu’on peine toutefois à imaginer.Impulsif, organique, animal, "Rock and Roll" se place, à l’évidence, à l’extrêmité du large spectre créatif du quatrième album, borné, à l’opposé, par le complexe, cérébral et maniaque "Four Sticks".
La revanche acoustique. Le troisième album avait été passablement éreinté par la critique, avec une mauvaise foi passionnée à laquelle la presse rock de l’époque, partisane et idéologisée à l’excès, sans complexe autre que celui de sa supériorité naissante, allait pleinement sacrifier toute cette décennie... avec Led Zeppelin en inamovible tête de Turc.
"A bloody wedding song" : l’exaspération de Plant à l’endroit du titre sans doute le plus populaire de Led Zeppelin est bien compréhensible. Comme "Hotel California", "Smoke on the Water", "Freebird", "(I Can’t Get No) Satisfaction", "Bohemian Rhapsody" et quelques rares autres, "Stairway to Heaven" est le titre totémique de son groupe.
On ne fera pas le reproche à ce titre censé répondre à "Black Dog", si on suit le principe de deux faces du LP originel construites en miroir, d’être bien inférieur à son monumental prédécesseur.
"Four Sticks" ou l’incontestable mal-aimé de la discographie du Dirigeable. Celui qui, quand il n'est pas pudiquement ignoré par les critiques rock, ne leur arrache qu'une mention expéditive, invariablement centrée sur son étourdissant jeu de batterie, qui à chaque fois le fige davantage dans son statut d'expérimentation, de transition, de curiosité.
Une inspiration - ou un soupir - en ouverture d’une des plus grandes réussites acoustiques du groupe, comme un écho inversé au rire - ou à la toux - introductive de "Whole Lotta Love".
"A sex groove" : quand il s’agit de célébrer, dans "When The Levee Breaks", une des plus imposantes parties de batterie de son ami de jeunesse, issu comme lui de la scène rock et folk des Midlands de l’Ouest, Plant, sans emphase, sans fanfaronnade, fait mouche.
Autour de l'album
"A hype". Du battage publicitaire, si on veut. Pire : un coup marketing. C’est, inlassablement, ce à quoi la presse réduit Led Zeppelin depuis ses débuts… si on en croit Jimmy Page en tous cas.
Les recalés
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